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Pétales de Forsythia
16 décembre 2004

Lettre à un raton ...

Voici une lettre que j'ai envoyé à mon ami, qui se fait appeler le raton. Il venait de m'envoyer un pps sur les gens qui "travaillent trop". J'ai senti le besoin d'y répondre. J'ai bien aimé le travail d'introspection. Donc, je publie ici.

Quand mon mari et moi, nous sommes rencontrés, il y'a de cela bientôt 8 ans, nous avions établi d'avance le genre de vie dont nous rêvions pour nous deux. Il allait travailler dans un bon job comme informaticien, et il aurait amplement d'argent pour nous faire vivre tous les deux. J'allais pouvoir rester à la maison, cuisiner, coudre (tu vois comment je suis pas vraiment émancipée!), broder ... nous voulions demeurer à la campagne, je pourrais faire un jardin, garder des poules. Je pouvais donc aussi accomplir un rêve, je pouvais aller à l'université et étudier les langues puisque j'avais toujours rêvé être polyglotte et bon, il fallait quand même que j'aie une porte de sortie si jamais les choses tournaient mal ... Avec un peu de chance, je pourrais trouver le temps de me consacrer à l'écriture.
 
J'ai commencé l'université, mes parents avaient consenti à me payer la majorité de mes frais. Je ne devais que travailler l'été pour payer ma nourriture durant l'année. Et puis, à la fin de la première année, on apprend que maman à la sclérose en plaques. Bien sûr, mes parents ont une mutuelle qui paie pour les frais ... mais pas pour tous les frais. Je dois donc travailler un soir par semaine pour payer aussi mes livres d'école, ensuite la deuxième année, maman va de plus en plus mal ... Elle a de plus en plus de frais, je dois aussi travailler la fin de semaine pour maintenant payer, mes frais de scolarité, ma bouffe, mes livres et mes vêtements. Elle va de plus en plus mal de je dois aussi faire ma part pour l'aider. Donc la fin de semaine se résume à une course folle pour aider maman, travailler pour payer mes trucs, et faire mes devoirs. Je suis de moins en moins concentrée sur mes études, donc j'ai des résultats qui baisse, les bourses deviennent alors hors de question. À la fin de la troisième année, papa à son accident. Plus de frais, moins d'argent, plus de travail et deux parents à qui je dois prodiguer certains soins. Bref, je dois m'en réduire aux prêts car mes parents ne peuvent plus payer rien sinon l'appartement (c'est déjà beaucoup), résultats ... pas loin de 20000$ de dettes ... et des notes pas fameuse. Je termine ma license sans mention, endettée.
 
Ensuite, vient le mariage, vous en avez eu des brides par entramis ... Un mariage normal (suffit d'écouter n'importe quel téléréalité sur la chose et on comprend vite,en plus je connais l'opinion de chacun la dessus ... à cela je répondrai ... on s'en reparlera quand ce sera ton tour ( et n'oublies pas que tu dois le faire au meme age que nous et dans les memes conditions pour juger...) ... à 15000$ (qui en fait ne nous a coté que 10000$ car ont a eu quelques cadeaux), ce fut un tourbillon ou nous avons été vite pris. Les mariages rapides à la mairie, ici "ça ne se fait pas". Bref, j'ai adoré l'expérience mais j'aurais invité moins de monde si je n'avais pas été sommée de le faire.
 
Ensuite, le vol de notre voiture qui était en location et 10000$ qui plonge dans un gouffre (ici au Canada, la façon d'avoir un véhicule quand on a pas un sous, c'est de louer puis acheter par la suite, donc nous avions déjà 10000$ de mis dessus (il restait un mois à la location).
 
Finalement, les beaux rêves envolés et le temps de prendre le temps aussi. En fait, les rêves ne sont pas envolés, il va seulement que je redouble d'efforts pour y arriver malgré tout. Je dois travailler dur pour effacer les dettes. Voila pourquoi je suis dans cette situation. Pour une raison que j'ignore, j'ai senti le besoin de t'expliquer. Surement qu'en t'expliquant, j'y vois plus clair moi-même.
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Commentaires
D
Continuer à rêver... C'est ça le truc!
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